Dürckheim: une pratique au service de l’essentiel

Je suis en train de lire Hara, Centre Vital de l'Homme de Karl Graf Dürckheim. C'est un livre assez riche, intense et dense écrit par le philosophe et psychothérapeute allemand dans les années 50. Vouloir resumer ou expliquer ses propos me paraît tâche presque impossible, mais l'envie de partager est telle que je decide de mettre ici quelques extraits saupoudrés de commentaires.
J'ai choisi de mettre ici quelques une de ses notions autour de la pratique, des exercises, ... j'ai l'impression que ça nous manque parfois une vision au-delà du corps, au delà du physique, et qu'on pourrait imaginer que c'est à travers le physique, à partir du corps. J'entends souvent des commentaires comme "ce cours est physique" ou "ce cours est spirituel". Pour moi, la séparation entre corps et esprit, ne se passe que dans nos têtes.
C'est plutôt une attitude, une manière de faire, de vivre qui va changer radicalement notre vie.
Et Dürckheim trouve les bons mots pour l'exprimer.   
Peu importe finalement "ce" que nous pratiquons ou "ce" que nous faisons, les notions de Dürckheim peuvent être transposées à n'importe quelle activité, que se soit du yoga, du tai chi, de la méditation... Finalement, ses propos se dirigent à ceux qui veulent transformer sa pratique et, surtout, sa vie, dans une quête profonde vers l'essence de l'être.  

Le livre de Dürckheim est rédigé de manière assez structuré, je décide de sortir de son structure et de mettre des notions comme des inspirations, des évocations, ... 

PRENDRE RACINE A TRAVERS LA PRATIQUE
"Toute pratique au service du chemin intérieur commence inévitablement par un retour en arrière. Dans ce mouvement, le Moi ambitieux qui, s'appuyant sur toute la gamme de ses représentations et de ses concepts, tend vers le haut et y maintient fermement son emprise, est amené à lâcher prise et à plonger dans les profondeurs de l'originelà où tout est refondu et ne fait plus qu'un avec le Grand Tout."

"Pour celui qui échappe un moment à l’agitation de la vie quotidienne et à l’emprise de devoirs qui surchargent les forces rationnelles de la pensée et de la volonté, pour celui qui, au contact de la nature, dans une forêt, au bord de l’eau ou à la montagne, se libère des tensions qui sont en lui et exulte de joie en découvrant à travers cette nature son être essentiel enfin libéré, cette expérience merveilleuse n’est pas une sublimation de ses instincts par la conscience rationnelle mais elle possède une valeur en soit et est de nature numineuse. Il sent se libérer une force transcendantale dont il participe, une force de vie originelle."

Dürckheim parle d'abolir la dualité entre corps et âme ainsi que remplacer le concept du corps que l'on a par la conscience su corps que l'on est

LE PIEGE DU MOI & LA DISPONIBILITE
"Le sens de l'exercice au service du chemin intérieur n'est pas l'acquisition d'une plus grande connaissance matérielle ou d'un meilleur savoir-faire, mais il s'agit de développer peu à peu en l'homme un état d'être qui lui permette de répondre à sa destination la plus haute qui est de manifester l'essence divine à travers son être essentiel. "
Ici, Dürckheim parle d'une erreur dans lequel on pourrait tomber, c'est de croire que la réussite de ce que j'accompli me revient entièrement. "Seul échappe à ce piège celui qui n'oublie jamais la condition fondamentale de toute exercice, la présence de forces vitales qui agissent sans que l'homme en ait conscience, sans sa participation, et qui, oeuvrent à la réalisation de sa personne toute entière". 
Dürckheim nous fait comprendre ici que faire tomber la carapace du Moi n'est pas le fruit de la volonté, certains personnes y arrivent sans pratique, à la suite des événements bouleversants par exemple. Mais lors de pratiques nous devons lâcher prise sur le résultat, laisser agir en nous ses forces vitales. 
Quand il demandait à ses maîtres orientaux sur le plus important de la pratique il recevait souvent cette réponse: "La disponibilité qui permet de se laisser pénétrer par l'être". 

L'IMPORTANCE DU MANQUE, DU BESOIN
"L'homme doit ressentir un manque, une insatisfaction à l'égard de la forme de vie qui est la sienne. 
(...) Ce besoin met l'homme sur le chemin de l'exercice et apparaît dès que l'on s'éloigne de l'être divin"

LE GAIN INTERIEUR
"Ne pas rechercher dans l'exercice la réussite matérielle mais seulement un gain intérieur, une progression sur le chemin intérieur. (...) Celui qui s'adonne à l'exercice risque trop facilement de mettre ses capacités nouvelles au service de son Moi assoiffé de puissance, de sécurité et de bonheur matériel. ... Au lieu de se gonfler le Moi devient le serviteur obéissant, fidèle et contente de l'être divin".

BESOIN D'UNE VOLONTE FERME, D'UNE GRANDE PERSEVERANCE & UN ENGAGEMENT TOTAL.
"Etre capable d'engager sa vie tout entière... L'homme tout entier doit s'engager (au lieu de voir l'exercice comme un complément)

CAPACITE DE GARDER LE SILENCE. "A travers l'exercice croît en silence, au plus profond de lui-même, un corps intérieur nouveau qui ne supporte pas le discours. Ce corps nouveau ne peut se développer que dans le silence. "

Il nome trois elements fondamentaux de l'exercice: attitude, respiration, tension (ceci mérite un post entière, bientôt!) 

J'espère que ça vous a inspiré!

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